Béla Bartok - Le Château de Barbe-Bleue (Salle Pleyel - 10 Octobre 2012)
Felix Mendelssohn-Bartholdy - Sypmphonie n°4 dite "Italienne"
Cette musique me traverse sans laisser de traces. Depuis l'arrière-scène, je peux observer la direction intermittente du chef Christoph von Dohnanyi, qui parfois lance des indications d'une baguette virevoltante, mais souvent laisse courir l'Orchestre de Paris, qui joue sans plus d'engagement que ça. C'est amusant de ressentir si précisément l'emplacement des différents cuivres, et de suivre les dialogues avec les violons comme si c'était spatialisé. Mais pour écouter de la musique que j'aime, je veux plus de distance, cette plongée à l'intérieur même des rangs de l'orchestre ne correspond pas à mon écoute idéale de la musique.Béla Bartok - Le Château de Barbe-Bleue
Du coup, pour cette pièce maîtresse, je grimpe au deuxième balcon. J'y perds la voix de Matthias Goerne, qui reste comme engoncée dans des registres bien graves, ne porte pas, transforme certains passages en borborygmes à peine articulés, et ne véhicule qu'un spectre d'émotions étroit ; peut-être les dix premiers rangs du parterre ont eu plus de bonheur ...Sa partenaire n'a elle aucun problème pour se faire entendre. Elena Zhidkova a le potentiel d'une grande Wagnérienne, puissance, intensité, et technique, c'est excellent, même si la fragilité de Judith disparaît un peu du coup ...
Mais le grand vainqueur de la soirée est l'Orchestre de Paris, qui cette fois m'impressionne, principalement tout ce qui se passe dans les aigus est fantastique (les percussions très rapides de la première porte, la cinquième hiératique et glorieuse, la douleur tendue des larmes ...). Je suis à maintes reprises ébloui, et emporté dans l'émotion.
Ailleurs : Palpatine, Zvezdo, La souris, Joël ...
Spotify : Une sélection de quelques versions de référence.
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