Yusef Lateef & Archie Shepp (Grande Halle de la Villette, 13 Septembre 2009)
Affiches et tracts distribuées annoncent le faux bond de Ahmad Jamal, avec possibilité de se faire rembourser. Belle organisation ! La salle restera quand même fort bien pleine.
Benjamin Dousteyssier Septet
Benjamin Dousteyssier se présente en tant que saxophoniste, compositeur, arrangeur, leader de cet ensemble ; il annonce qu'ils vont jouer une suite formée de deux parties, un thème de Monk peu connu "Coming on the Hudson", suivi d'une composition personnelle. Se sera une suite d'épisodes variés, des prestations d'ensemble Free, un duo saxo-batterie (Coltranien ?), un trio piano-basse-batterie très classique qui peu à peu se déglingue, des moments aux organistaions mécaniques, etc, le tout dirigé par Dousteyssier agitant un ou deux doigts au bout des bras. L'écriture utilise aussi les caractéristiques des membres, en particulier le jeu nourri de musique classique du pianiste Paul Lay, ou le jeu crépitant du batteur Julien Loutelier. Citons (puisque ce blogue est aussi là pour ça !...) les autres musiciens : Louis Laurain trompette, Geoffroy Gesser saxophone, Fidel Fourneyron trombone, Simon Tailleu contrebasse. Le tout durera une grosse demi-heure, pas de rappel, pourtant c'est du bon boulot, le CNSMDP est une bonne pépinière.Yusef Lateef & Archie Shepp
En l'absence de Ahmad Jamal et de ses musiciens, c'est une troupe fort différente de celle prévue qui s'installe. Et le concert lui-même semble se chercher un peu, tant dans les orientations musicales que dans les problèmes acoustiques (sur scène, les réglages du son retour semblent compliqués). Ca commence par du Hard-Bop qu'installent confortablement Wayne Dockery à la contrebasse, Steve McCraven à la batterie, complété par Leon Parker aux percussions, et Tom McLung au piano. Le premier solo est je crois pour ce dernier, qui démontre qu'il est bien là en remplacement, du travail de pro, mais sans génie. Shepp et Lateef se lancent à leur tour et alternent les solos, fluides et limpides pour Shepp, en courtes phrases pour Lateef. C'est intéressant, mais c'est interminable ! Au bout d'une demi-heure, dans un thème qui ne décolle pas vers la transcendance, malgré les jouissives explosions rythmiques de McCraven et Parker fortement complices, la basse obstinée et répétitive de Dockery me sort des oreilles. Ouf, enfin ils changent. Le morceau suivant est très nocturne, plein d'ambiances de jungle, avec Lateef s'amusant à tirer plein de sons étranges de flutes flutiaux et autres tuyaux. Très beau, et prenant. Mais quand les choses s'organisent, on retombe dans la répétition interminable d'une ligne, que les solos des deux chefs ne parviennent pas à rendre passionnante, loin de là.Le concert prend soudain une toute autre direction quand Archie Shepp se met à chanter, entre prêche religieux et harangue politique, un grand coup d'énergie. Puis Yusef Lateef se met à son tour à chanter, quelque-chose de mystique et un peu halluciné. Ils donnent plus dans le grand spectacle, mais au moins ça réveille. Il devient alors impossible de les arrêter. Un "Round midnight" en bis, suivi de plusieurs autres morceaux, ça fait deux heures qu'ils sont là, mais Lateef se refuse à partir, alors tout seul, dans le noir, il nous joue une petite mélodie à la flute avant de s'éclipser pour de bon.
2 commentaires:
Bein si j'avais su que lateef était en concert sur paname,
je serai venu !!!
Pour ma part j'ai trouvé ce concert particulièrement décevant... A tel point que je suis parti pendant les bis... Faut arrêter de nous bassiner avec ces vieilles légendes alors qu'il y a tant d'excellents musiciens sur la place de Paris. A partir de maintenant, je boycotte ce "festival".
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