lundi 7 septembre 2009

Big Four - Marc Ducret (Cabaret Sauvage - 6 Septembre 2009)

Big Four feat. Joey Baron

C'est quoi, exactement, cette musique ? C'est du répertoire, ou de l'innovation ? De l'hommage, ou de la recherche ? C'est du vieux, du neuf, du neuf avec du vieux ? Dans une chaleur écrasante sous le chapiteau (je n'ose imaginer sous en plus les projecteurs), le leader Max Nagl au saxophone, plus lyrique, et Steven Bernstein, trompette et trompette à coulisse (ben non, c'était pas un trombone), plus tranchant, mènent le bal (en commençant par une polka). Brad Jones à la contrebasse joue beaucoup sur l'épaisseur du son, parfois effleurant les cordes comme d'une mandoline, parfois creusant comme une grosse caisse. Invité, le batteur Joey Baron, le visage fendu d'un large sourire, profite de la simplicité des morceaux pour y glisser tout plein de petites pépites rythmiques. Le guitariste Noël Akchoté, peut-être déchargé d'une part de boulot par le batteur inhabituel dans cette formation, ne joue que rarement ; il laisse alors tomber des notes grasses et bluesy, éparses, en bribes de mélodies zébrées par le silence. Tout ça s'assemble en des morceaux pleins de contrepoints, de reprises, avec des structures bien écrites, mais qui se veulent assez légères. Entre ludique et sérieux, complexité et simplicité, agréable et tonique.

Marc Ducret Grand Ensemble

"Le sens de la marche", dissout l'an dernier, rené de ses cendres ? Autour du Marc Ducret trio (avec Bruno Chevillon à la basse et Eric Echampard à la batterie) gravitent une petite dizaine de jeunes musiciens (Hugues Mayot et Mathieu Metzger, saxophones ; Yann Lecollaire, clarinettes ; Pascal Gachet, trompette ; Jean Lucas, trombone ; Tom Gareil, vibraphone ; Antonin Rayon et Paul Brousseau, claviers). Ca met une méchante énergie sur scène ! Ca pulse, ça groove, ça tonitrue parfois, ça zigzague et ça s'organise comme ça peut. La structure des morceaux laisse perplexe : quel est le degré de liberté laissé à chacun "pour que chaque musicien [puisse] décider à tout moment du sens de la marche", comme le clame la profession de foi de Ducret. Par exemple, le premier morceau commence par un chorus puissant des cuivres, puis se laisse déborder par un solo furieux de Gareil au vibraphone, dont le rythme frénétique contamine la batterie, puis la basse, puis les claviers ; mais quand les cuivres reprennent avec la même frénésie, c'est donc que c'était écrit ? Je laisse aller, du coup, me plonge dans l'écoute, ce maelstrom de sons, de solos profonds ou féroces, de vitalités, d'envie et de plaisir de jouer. L'ensemble fonctionne moins bien dans le mode mineur, "Aquatique" est trop languide, bien qu'offrant une pause bienvenue, mais trop longue. Au centre, Marc Ducret et Bruno Chevignon sont impressionnants de puissance et de virtuosité. Autour, les petits jeunes assurent, en font parfois un peu trop, mais promettent. En sortant, achat du disque. Et une interrogation : je me demande ce que donnerait une confrontation entre le Marc Ducret trio et Aka Moon ...

Ailleurs : Bergerot, JazzAParis

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