jeudi 12 octobre 2006

Dutilleux Mozart Lutoslawski (Salle Pleyel - 11 Octobre 2006)

Henri Dutilleux - Métaboles

C'est une bonne pièce pour initier à la musique contemporaine : structure simple, beauté de l'instrumentation, variété des climats... Quand, ayant décidé de m'intéresser à la musique contemporaine, j'ai emprunté au petit bonheur la chance tout ce qui était disponible à la médiathèque voisine, c'est une des pièces qui m'ont conforté dans mes efforts, lisibilité et charme mélés.
Dans "Incantatoire", les bois de l'Orchestre de Paris, déjà remarqués, pépient avec bonheur et vivacité. Mais dès "Linéaire", pour cordes seules, un léger malaise sourd : le son, renforcé par l'accoustique de la salle, est trop analytique, trop précis, manque de fusion, de moelleux, de gras peut-être. Je ne suis pas sur que ce soit la bonne salle pour écouter du Debussy, ou de la musique spectrale, car elle a tendance à isoler chaque pupitre, chaque instrumentiste, dans un rendu détaillé frisant le pointilliste. Et la musique de Dutilleux ne supporte pas pleinement ce traitement. De plus, il me semble que Yan Pascal Tortelier, grand spécialiste de cette musique, tente de couler cette partie dans le moule d'un "lento misterioso" qui ne convient pas tout à fait. Heureusement, pour "Obsessionnel" ou "Flamboyant", cela fonctionne mieux. Au milieu, "Torpide" est si schématique qu'il passe inaperçu. Au total, un bilan mi figue mi raisin...

Wolfgang Amadeus Mozart - Concerto pour piano n°26

Dite "du Couronnement". Beaucoup, beaucoup de notes ; des mélodies comme une rivière intarissable et répétitive ; j'en profite pour dormir un peu, malgré le froid qui, en haut du premier balcon, dégouline des climatiseurs. Simon Corley commente plus utilement.

Witold Lutoslawski - Concerto pour orchestre

Inspiré bien sur par Bartok, mais baigné de musique populaire polonaise et non hongroise, c'est une musique forte et vigoureuse, parfois un brin rustique, et privilégiant une virtuosité de façade. De plus, la fin est une apothéose mastoque, fanfare tonitruante pénible, presque ridicule. Cela semble plaire à Tortelier, agité comme un diguidi, qui danse, saute, trépigne, exulte. Je pars dès le début des applaudissements.

Radio

Les Métaboles, dirigées par Tortelier ; du Lutoslawski plus tardif, par l'Orchestre de paris ; et un autre concerto pour violoncelle, du Chostakovitch plein à ras-bords de DSCH (ré, mi bémol, do, si).

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