samedi 16 avril 2005

Dukas - Ravel - Debussy - Schmitt (Cité de la Musique - 15 Avril 2005)

Paul Dukas - La Péri

Murmures irisés des cordes, lent embrasement des cuivres, maelstrom orgiaque, retour au calme ; de la musique à grand spectacle, où le chef Stéphane Denève dirige l'Orchestre National de Lyon en de grandioses gesticulations qui menacent de désordonner ses frisottis. Un peu lourd, mais efficace, pour les amateurs...

Maurice Ravel - Shéhérazade

Pas de bol. De ma place, dans les gradins et sur le coté, la silhouette quelque peu massive de Denève me masque presque complètement la vue de la cantatrice Sophie Koch, qui pare son corps de rêve d'une flamboyante et improbable robe du soir pour femme enceinte. Le reste, musique et chant, me touche peu.

Claude Debussy - Prélude à l'après-midi d'un faune

Extraordinaire. Moi qui pensais connaître ce chef-d'oeuvre ("la seule oeuvre absolument parfaite de toute l'histoire de la musique", dixit Ravel !), qui me souviens de la fois où l'éclosion de la ligne du hautbois m'avait fait pleuré d'émotion dans la salle du Châtelet (ONF, je crois, mais je ne sais plus qui dirigeait... tristesse de n'avoir pas tenu dans le passé un équivalent à ce blog...), je découvre qu'on peut opter pour une lecture architecturale, plans sonores strictement découpés, pupitres séparés, partition segmentée en interventions successives.
Pas de moelleux, pas de mystère, aucune grace. Cet assèchement tue quasiment toute beauté. Quand en plus, le joueur de hautbois, au-dessus de sa collègue flutiste, décide de parasiter les mélodies magiques qu'elle est supposée dérouler, en soufflant, resoufflant et reresoufflant, fort bruyamment, sur son instrument, passant soit pour un rustre, soit pour un incompétent, il ne reste vraiment plus grand-chose... Triste massacre.

Florent Schmitt - La Tragédie de Salomé

Si "La Péri" était du grand spectacle, que dire ici ? Que parfois, à viser le grandiose barbare et chatoyant, on obtient du boursouflé tonitruant. Comme une pâte avec trop de levure, ça monte, ça monte, mais ça croule à la fin, et le résultat est absolument indigeste.

Pour me remettre de tant de lourdeur étouffe-chrétienne, je mets en antidote dans la radio Pot-Pourri quelques préludes du premier livre de Debussy, joués par Zimerman.

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