Dernières nouvelles de Frau Major (Cité de la Musique - 10 Novembre 2015)
Pour raconter la vie d'Alain Bashung, ce spectacle conjugue deux voix : celle d'un narrateur assez classique, genre journaliste biographe, et celle d'une femme chez qui Bashung aurait vécu avant d'être connu, et qui suivrait sa carrière de loin, le recroisant de temps en temps, et vivant sa vie entre temps.
Le scénario est connu : dix ans de galères, deux tubes dont le succès l'assomme, deux albums dingues pour s'en débarrasser, une lente progression vers le succès critique et public, le cancer. La part privée est aussi évoquée : mariages, dépressions, alcoolisme ... L'entrecroisement des deux voix, et les interventions du manager qui tente de suivre les hauts et bas de la carrière, rendent le tout très vivant et bien accrocheur.
La musique est assurée pour plusieurs musiciens d'excellent niveau, qui ont participé aux dernières tournées de Bashung, gage de respect à l'univers du chanteur. autour du guitariste Yan Péchin, qui alterne entre guitares électriques et acoustiques, et délivre de puissants et captivants solos.
La part vocale est confiée à une belle brochette d'invités. Cela va du mauvais (Rachid Taha massacre allègrement "Gaby Oh Gaby" en balançant les phrases n'importe comment, hors temps la plupart du temps, une sorte d'exercice punk que je crois malheureusement involontaire) au bien (Kent pour "La nuit je mens", très élégant ; Alain Chamfort pour "Comme un légo", distancié puis pris peu à peu dans l'émotion) à l'excellent (Brigitte Fontaine, qu'on doit aider à arriver jusqu'au micro, récite plus qu'elle ne chante "Samuel Hall", dont les leitmotivs "allez au diable je vous déteste tous" et "continue comme ça" lui vont comme un gant ; sa présence rayonne et sa prestation est fascinante). Se confirme que la rythmique Bashungienne est particulièrement complexe et casse-gueule (et encore personne ne s'attaque à "Après d'âpres hostilités" ou "Faites monter" ...).
Je ressors avec plein de chansons dans la tête qui tourneront en boucle pendant plusieurs jours (avant que "J'envisage" ne s'impose du coté du Bataclan).
Spotify : J'ai une liste des mes morceaux de Bashung préférés joués en concert.
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