EIC - Senk Ratkje Mahler (Cité de la Musique - 23 Septembre 2014)
Nina Senk - Iris
En préambule au concert, un extrait du film "Voice - Sculpting Sound", consacré à Maja S. K. Ratkje, est diffusé, qui montre un pinceau traçant une ligne bleu sur diverses surfaces et contextes. Cela me fait fortement penser à Saariaho, décrivant une de ses oeuvres comme un pinceau au départ lourd et chargé puis de plus en plus léger et immatériel. Et cette référence reste forte au cours de ce concerto pour alto, où Odile Auboin trace sa route crânement, presque indifférente aux paysages contrastés et mutants proposés par l'orchestre, qui sonne très ... saariahien. La clarté de l'argument, la beauté des pages orchestrales, l'allant sans trop de virtuosités de la partie soliste, sont très convaincants.Maja S. K. Ratkje - Concerto for Voice (moods IIIb)
Nouvel extrait du même film - sans grand intérêt ; ça occupe pendant le changement de plateau. Ratjke est une performeuse vocale, qui se donne dans ce concerto une série de cadres précisément écrits pour l'orchestre, dans lesquels elle improvise, sans mots et avec un micro, entre sonorités très corporelles et abstractions frisant l'électronique. C'est parfois déroutant, souvent impressionnant et volontiers spectaculaire, et plutôt captivant de bout en bout. Le claviériste ajoute une machine à écrire au son très vintage et évocateur, pour parler du langage d'une autre manière.Gustav Mahler - Le Chant de la terre (transcription Glen Cortese)
Je connaissais la transcription pour petit orchestre de Schoenberg / Riehn, en voici une autre, par le compositeur Glen Cortese, datant de 2010. Elle rend superbement, et l'EIC dirigé par Matthias Pintscher m'embarque dans les climats doux-amers, bucoliques, puis tragiques, de la suite. Belles voix : Steve Davislim, un peu en force dans "Das Trinklied" puis très bien (le rôle du chanteur dans "Le Chant de la terre" est toujours assez ingrat, qui doit affronter de grandes difficultés techniques et des mélodies parfois un peu abruptes, tout ça pour se faire voler systématiquement la vedette par la chanteuse, à cause de "Der Abschied" ...) ; Lilli Paasikivi, impériale.Bref, pour le premier concert de l'EIC de la saison à la Cité, une excellente soirée !
Ailleurs : Michèle Tosi
Spotify : Mahler: Das Lied von der Erde- transcription Cortese, Mahler: Das Lied von der Erde- transcription Schoenberg Riehn
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