Virginie Teychené, Youn Sun Nah, Eliane Elias (Marciac - 2 Août 2014)
Virginie Teychené
Accompagnée de Stéphane Bernard au piano, Gérard Maurin à la contrebasse et Jean-Pierre Arnaud à la batterie, c'est avant tout la voix de Virginie Teychené qu'on remarque : une technique exceptionnelle, qui lui permet de passer du chant au scat, des acrobaties à la limpidité, et ce dans tous les styles, standards ou rythmes brésiliens. C'est aussi pour l'instant la limite de cet exercice : difficile de percevoir une personnalité derrière ce catalogue qui frôle la démonstration. Peut-être au fil du temps aurait-on mieux perçu la spécificité de son univers personnel, mais au bout de 20 minutes, la direction du festival lui coupe le micro, et demande au public d'évacuer, pour cause d'orage violent en approche.De fait, tout le monde sort, et là des hauts-parleurs nous incitent à nous mettre à l'abri comme on peut. Le déluge chasse certains vers le village, d'autres vers des abris de fortune, à l'abri d'un mur ou d'une tente providentielle. Les vents se déchaînent une bonne demi-heure, puis, quand la pluie seule subsiste, le public, du moins ceux que les rumeurs d'annulation n'ont pas découragés, est invité à regagner le chapiteau, après une interruption d'une bonne heure et demie.
Youn Sun Nah
Arrivant seule sur scène avec sa kalimba, elle se désole que Virginie Teychené n'ait pu continuer son set, et du coup, comme on pouvait s'y attendre, l'invite pour chanter en duo "My Favorite Things". Duo extraordianire ! Des deux, c'est Teychené qui prend le plus de risques, harmoniques et mélodiques, contrepoint de la presque fragilité de Youn Sun Nah. Grand moment, j'espère capturé d'une manière ou d'une autre.Après le départ triomphal de l'invitée, les musiciens désormais habituels rejoignent Youn Sun Nah : Ulf Wakenius à la guitare, Vincent Peirani à l'accordéon, Simon Tailleu à la contrebasse. Le début du concert est plutôt lent et sombre : "Hurt", "
Et puis vient "Momento Magico". Oh oui, oh combien magique, ce moment ! Les acrobaties rythmiques du début du morceau sont un amuse-bouche somptueux, auquel succède un succulent solo de guitare par un Wakenius déchaîné et subjuguant, puis un pont extraordinaire de Youn Sun Nah toute en puissance, qui renverse le chapiteau plus surement que toute tempête.
C'est Vincent Peirani qui brille ensuite dans "Empty Dreams", même si la complication rythmique de la mélodie à la base du morceau lui enlève son charme de ritournelle. Mais ses solos sont d'une douceur et d'une inventivité toujours sans pareille. Simon Tailleu, quant à lui, n'apporte pas qu'une base rythmique impeccable (je ne remarque même pas l'absence du percussionniste qui avait contribué à l'album), il donne aussi une profondeur au paysage musical déployé, des racines terrestres qui aident à l'envol.
Suivent en variations de douceurs et de forces un "Pancake" délicieux, "Arirang" éthéré, puis "Ghost Riders in the Sky"pour finir sur une note forte et épicée.
En bis, "Mistral". Et tout du long, la simplicité de Youn Sun Nah, et sa gestuelle si particulière où elle semble mimer la musique.
Les personnes qui m'accompagnent et m'ont permis d'assister à ce concert (grand merci à eux !) me disent ne m'avoir jamais vu aussi vivant que lors de ce concert (il est vrai que je tremblais presque d'émotion à certains moments).
Eliane Elias
Après un tel torrent d'émotions, la prestation d'Eliane Elias me semble bien terne; Les morceaux se ressemblent tous un peu, et me laissent sur place. En invité spécial, Rick Margitza mouline interminablement. Finalement, vue aussi l'heure fort tardive, on lève l'ancre à mi-parcours.Ailleurs : Jacques Aboucaya
Spotify : Youn Sun Nah – Lento, Virginie Teychené – Bright And Sweet
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