vendredi 10 mai 2024

Boris Charmatz + TanzTheater Wuppertal - Liberté Cathédrale (Théâtre du Châtelet - 7 Avril 2024)

Après la mort de Pina Bausch, c'est Boris Charmatz qui a repris les rênes de la troupe de Wuppertal, et voici leur première création, qui est née dans une église, avant d'être reprise dans un hangar industriel, et ce soir dans un théâtre du Châtelet totalement reconfiguré pour l'occasion, avec une scène qui empiète largement sur le parterre, et est entouré de toute part de gradins, tandis que seuls les premiers rangs des étages sont occupés.

liberté cathédrale - avant

Dans cet espace redéfini au milieu des spectateurs, les danseurs et danseuses s'engouffrent dans une explosion de danse assez chaotique, ça court, ça se croise, ça crie, ça chante, peu à peu les interjections vocales s'organisent en phrases musicales - du Beethoven, mais je n'ai pas reconnu, et de toute façon est-ce important ?

Les tableaux suivants (il y en a 4 au total) creusent une dialectique ensemble / seuls, et peut-être ordre / chaos, mais je ne me suis jamais senti interpellé, ou même invité à entrer dans une réflexion ou une contemplation. Les corps s'agitent, beaucoup, sans rien proposer de vraiment spectaculaire ou novateur, en figures parfois isolées, parfois en collisions, parfois en groupes plus organisés. Le public est pris à partie, de façon parfois agressive, et sans qu'on puisse tout suivre ou tout comprendre, puisque de ma place je ne peux vraiment voir que quelques-unes de ces interactions. Un texte sur "aucun homme n'est une île" est récité, comme s'il était particulièrement important. Au silence succède une pièce d'orgue saturée (de Phill Niblock).

Bref, les costumes raffinés ont disparu (à la place, tenues de sport ou trucs bizarres), le patchwork de personnalités marquantes a disparu (il n'y a personne que je pourrais identifier la prochaine fois), la danse a disparu (au profit de gestuelles juxtaposées, dont n'émane rien). Flop.

liberté cathédrale - après

Ailleurs : Amélie Bertrand, Marie Gracia

Aucun commentaire: