Peter Brook - The Valley of Astonishment (Théâtre des Bouffes du Nord - 20 Décembre 2016)
J'avais vu, il y a des années, "L'homme qui (prenait sa femme pour un parapluie)", du même Peter Brooke, et en avait été ébahi. On en retrouve ici certains principes : la permutation constante des personnages, qui, enfilant une blouse, deviennent médecins, et l'enlevant deviennent patients ; les anecdotes , comme une suite de sketchs, sur certains troubles mentaux. Mais l'histoire se concentre rapidement sur Kathryn Hunger, qui joue une journaliste douée d'une mémoire phénoménale, qu'elle utilisera dans des spectacles de cirque, jusqu'à saturer son "palais de la mémoire" amélioré, de tous les mots dictés par les spectateurs, qu'elle n'arrive pas à effacer.
Pour alléger, un interlude fait intervenir deux spectateurs pour des jeux de cartes et de réflexion, et ce soir-là le second refuse de comprendre ce qu'on attend de lui ... Une performance de Marcello Magni, en homme qui ne retrouve sa proprioception que par le regard, et qui ne peut marcher qu'en fixant intensément ses jambes et ses pieds, fait aussi office de pause dans l'évocation de la vie de cette femme qui voudrait apprendre à oublier.
Enfin, un prologue très étrange invoque une mystérieuse réunion d'hommes silencieux ; cela doit venir du poème "La Conférence des Oiseaux" cité dans le livret. Mais je ne vois vraiment pas le rapport avec le reste !
Donc, une pièce formidablement interprétée, magnifiquement mis en scène, dans le décor minimal qui sied aux Bouffes du Nord, texte intéressant mais finalement moins renversant que "L'homme qui", et une mise en contexte que je ne comprends pas.
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