mercredi 10 février 2010

EIC - Orientalisme (Cité de la Musique - 9 Février 2010)

Toru Takemitsu - Rain Tree

Deux marimbas et un vibraphone pleuvent des notes pendant 10 minutes en variant les attaques, les baguettes, et les couleurs, mais dans le discours très morcelé pas grand-chose ne me plait vraiment, sauf quand le rythme s'approche parfois des boucles de Steve Reich ...

Ondrej Adamek - Noise

Le jeune compositeur, assis devant moi, s'étonnera beaucoup du rendu de sa pièce, créée ce soir, et dont il n'a pas reconnu certains passages ! Il doit être en effet assez ardu de prévoir le résultat de ces manipulations orchestrales, où il multiplie les jeux hétérodoxes, froissement chiffonné de la harpe, vrombissement divers, éructations essoufflées des vents, le tout pour rendre, de manière assez convaincante, les modes de vocalisations des arts traditionnels japonais, Nô, Bunraku, manifestations religieuses. Ponctuée de vrais cris des musiciens, la pièce est volontiers spectaculaire et souvent drôle, même si ce feu d'artifices d'effets finit par me sembler un peu ... artificiel.

Gustav Mahler - Das Lied von der Erde (version Schoenberg / Riehn)

J'aime beaucoup cette version réduite du Chant de la Terre. Comme j'y ai toujours particulièrement apprécié les moments "de chambre", ici je suis servi ! Délicieuses mélodies à la flute et au hautbois, interventions vigoureuses ou délicates du piano, extraordinaire ligne de violon au début du 2 ... Les effets de masse passent bien sur moins. De fait, je laisse passer les mouvements 3 à 5 pour me plonger dans l'Abschied, qui commence au piano, lugubrement lumineux. Superbe cantatrice, Lilli Paasilki. Le ténor, Daniel Kirch, comme souvent focalise moins l'attention. Susanna Mälkki, qui avait démarré trop vite, conduit ensuite son monde avec une gestuelle ronde et élégante, et impose un silence final à la salle d'une impressionnante durée.

Ailleurs: Zvezdo, ConcertoNet

Spotify: Le Chant de la Terre dans une version historique, une version de chambre, une version pour piano et voix, et une version chantée en chinois.
Et de la percussion japonaise.

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