mercredi 26 octobre 2011

Hindemith Schoenberg (Cité de la Musique - 25 Octobre 2011)

Paul Hindemith - Quatuor op. 16

Même si les frappes de pieds et certaines approximations me gênent au démarrage de ce 3ème quatuor de Hindemith, les Prazak finissent par me convaincre du sérieux de cette oeuvre, un brin austère, et pas bien gaie. L'énergie du premier mouvement est comme corsetée de solennité, et malgré la sinuosité des lignes, quelque-chose de froid et de rigide persiste tout du long. Le deuxième mouvement, le plus long, offre des solos et des accompagnements souvent surprenants, mais l'atmosphère est à la tristesse quasi désespérée. En comparaison, le troisième mouvement semble une explosion de vitesse, mais qui ne dégage nulle chaleur.
Le tout me donne bien envie d'écouter de plus près les quatuors de ce compositeur que je connais assez peu, en fait.

Arnold Schoenberg - Pierrot lunaire

Les Prazak restent là, quoique dans une configuration originale (Pavel Hula en chef d'orchestre ; Josef Kluson et Vlastimil Holek alternant entre le poste de violon/alto et celui de tourneur de page pour le pianiste ; seul Michal Kanka reste à son violoncelle de façon habituelle), rejoints par quelques autres musiciens, et par la cantatrice Alda Caeillo. Sur elle repose une bonne partie de la réussite ou non du Pierot : et elle s'en tire fort bien, chantant mais sans projection, parlant mais en suivant les lignes mélodiques, forçant l'expressivité et la théâtralité jusqu'au point nécessaire de presque parodie.
Des trois cycles de sept poèmes chacuns, c'est le deuxième que je préfère, qui sombre dans une forme de folie impressionnante, depuis les "sinistres papillons noirs géants" de "Nacht" aux "poètes muets et exsangues" de "Die Kreuze", en passant par une eucharistie sanguinolente ou la lune vue comme un cimeterre décapitant. Et l'instrumentation trouve des configurations chaque fois originales, un moteur rythmique ici, une cantilène là, chaque fois deux ou trois instruments, jamais les mêmes et jamais comme on s'y attend, c'est vraiment très prenant.
Le troisième cycle, où plus de monde joue en même temps, me satisfait du coup moins. Mais il permet une sorte de retour à la normale, avec de l'humour, de l'ironie, de la tendresse même.

pierrot lunaire

Ailleurs: Joël

Spotify: Quelques versions du Pierrot lunaire, Schönberg Ensemble + Barbara Sukowa, Ensemble Intercomtemporain + Christine Schäfer, Contemporary Chamber Ensemble + Jan De Gaetani ...

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