samedi 13 novembre 2010

Lachenmann Bruckner (Salle Pleyel - 12 Novembre 2010)

Helmut Lachenmann - Nun

"Le Moi n'est pas une chose, mais un lieu" est une des réflexions de Kitaro Nishida qui a donné naissance à cette pièce. Pour cela, Lachenmann a conçu une musique qui n'est pas une trajectoire, mais un lieu traversé d'événements. Le rôle de soliste de la flûte et du trombone n'est pas vraiment primordial : ils génèrent juste des événements plus marqués que le reste de l'orchestre (SWR Sinfonieorchester Baden-Baden & Freiburg), traité comme un bloc producteur de sons étranges, halètements, crépitements, palpitations ... Il y a aussi 8 chanteurs (Schola Heidelberg), assis en cercle autour du chef d'orchestre (Sylvain Cambreling). Ils ne prononceront des mots que vers la fin, dont un "Mu - Si", et "K" en claquant la langue. Il y a aussi une légère manipulation acoustique, les voix pouvant être amplifiées, les sons des solistes projetés à l'intérieur des pianos à queue pour mieux y résonner, et peut-être d'autres peu discernables dans l'étrangeté des sonorités engendrées.
"D'une manière toujours autre, c'est toujours la même chose", explique Lachenmann dans le livret, et de fait, cette pièce est comme un jardin qui, sous divers circonstances météorologiques, reste le même tout en changeant beaucoup d'aspect. La flûte et le trombone y serait des éléments marquants, comme deux arbres, parfois essentiels à l'équilibre, parfois noyés dans le brouillard ou la pluie, parfois secoués par le vent. Le terme de répétition est inadéquat, parce qu'il ferait référence à un déroulement temporel, alors qu'on est plus dans un déploiement spatial.
Musique belle ? Ce n'est pas vraiment le sujet. C'est une expérience intéressante, ayant sa charge cérémonielle, ouvrant l'esprit à toutes sortes d'interrogations et parallèles.

lachenmann et cambreling à pleyel

Anton Bruckner - Symphonie n°3 "Wagner"

De la belle matière symphonique, roborative mais pas rébarbative (ne pas confondre), que Cambreling vivifie par une utilisation marquée de la dynamique. Un joli cor soliste.

Ailleurs: ConcertoNet
Spotify: Sylvain Cambreling & SWR Sinfonieorchester Baden-Baden und Freiburg & SWR Vokalensemble Stuttgart – Lachenmann: Das Mädchen mit den Schwefelhölzern, Anton Bruckner, Hans Knappertsbusch, Munich Philharmonic Orchestra, – Anton Bruckner: Symphony No. 3, Symphony No. 5

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